• Edith Piaf - Non, je ne regrette rien

    Je ne regrette rien.

    Chaque arbre chargé d'âge, envahi par le lierre, au tronc vrillé par la vie et courbé sous le poids des jeunes graines qui pousseront vigoureusement en été, renaîtra. Pourquoi ?

    L'Univers est un grand coeur aimant qui bat, régulier, dans l'infinité de l'espace. Il explose et implose indéfiniment, sans début ni commencement, sans autre raison ni signification que celle d'être.

    Il éclate, s'étend, ralentit, ralentit jusqu'à ce que la vitesse devienne nulle, puis négative ; il repart donc dans l'autre sens, comme coulant soudain vers sa source.
    Ainsi vit l'Univers, Big Bang sans cesse répété.

    Et l'infini du Temps, que le civilisé a prétendu mesurer - suprême arrogance - et calculer, n'est pas la morne ligne triste et trop raide qu'on dessine dans les manuels d'histoire, mais un cercle sans début ni fin.

    L'Univers, éternel recommencement, donne donc naissance à tous les possibles du Monde.
    Et fatalement, il donne naissance, à intervalles inimaginables (mais réduit à néant par l'Infini pour qui seconde et million d'année sont pareils) au même Monde qu'aujourd'hui, qui existe, a déjà existé, et existera !
    Et sera identique de manière absolue à cette réalité.
    Or, qu'est-ce qu'un individu identique à vous-même, si ce n'est vous-même ?
    Vous vivrez donc à l'infini, chaque fois que l'infinité des hasards fera chaque détail identique, depuis le Big Bang jusqu'au brin d'herbe poussant dans une plaine nord-américaine en passant par cette étoile dont une explosion de gaz se produit au moment où sur Terre naît une luciole et que s'étendent les lumières d'un coucher de soleil au dessus d'un rivage de falaise sur lesquelles se déchaînent les océans survolés par des mouettes excitées.

    Votre vie est infinie, car vous, en tant qu'entité unique, revivrez la même vie, avec ses erreurs, ses bonheurs, ses sourires, ses cris, ses larmes...ses regrets ?
    Car chaque souffrance que vous provoquerez, vous la provoquerez à l'infini.
    Car chaque fois que vous regretterez un acte, vous le regretterez à l'infini.
    Car chaque fois que vous serez heureux, vous le serez à l'infini.

    Et voilà le véritable Paradis, et voilà le véritable Enfer ! Vivre à l'infini une vie enfermée, ou une vie heureuse, une vie vide de sens ou une vie intense. Vivez et mourez avec des regrets, et vous les vivrez à l'infini et mourrez toujours malheureux. Comment imaginer pire Enfer que celui que l'on provoque soi-même ?
    Le Paradis existe. Le Paradis n'est pas après la Vie (bien qu'il le soit aussi), il est pendant la Vie, il est ce qu'on peut faire de sa vie.
    La réincarnation existe ; ce sera en vous-même. Quelle meilleure enveloppe pour votre esprit que votre corps actuel ?
    Quel liberté fantastique, mais quels risques !

    Je ne suis pas en train de vous exhorter à vous contenter de vos vies actuelles, et à tâcher d'en être heureux et satisfaits.
    Non. Vivez vos rêves, vivez votre vie intensément. Ou condamnez-vous vous-même au destin atroce de celui qui meure malheureux en sentant les larmes de son regret sur le visage.
    Et si c'est le courage qui vous manque, alors répétez-vous cette vérité (jusqu'à ce qu'on m'en prouve le contraire) : ma vie est infinie, il est impossible de rester lâche quand chaque chose que je fais se répétera à jamais ! Et "même le plus grand des voyages commence par un premier pas." Métaphoriquement ou non.
    N'ayez pas peur de mourir, parce que vous ne disparaissez pas. Et celui qui a peur de mourir a peur de vivre.
    Dites simplement "A tout à l'heure" ; vous vous "réveillerez" bébé.

    J'ai aujourd'hui 17 ans ; et si je suis triste d'avoir laissé ce Monde m'enlever des heures incalculables de ma vie passée via la belle Ecole, anesthésié dans le confort et les addictions, dans le non-sens d'une vie grise dont il aurait fallu barbouiller le béton d'un peu de Ripolin doré, dans les amitiés-souffrances puisque disparaissant d'un coup dès le changement de lieu d'aliénationd'études ou de mortde travail, je ne regrette rien. La vie est infinie, et je ne ferais pas la connerie de la passer dans le refoulement, dans l'immobilité physique et psychologique, dans le déni et la tristesse. Vive l'Amour, vive la Liberté, vive l'Anarchie (la vraie), vive le Doute et mort à toutes les Prisons.

    Non, je ne regrette rien.


    1 commentaire
  • 1) Vivre dans plusieurs forêts de manière sauvage

    2) Naviguer en bateau, en canoë et en pirogue, construits avec ma tribu

    3) Savoir jouer de l'harmonica et de la flûte

    4) Savoir me battre et me défendre avec et sans sabre

    5) Voir un nouvel horizon chaque jour pendant plusieurs années

    6) Bouleverser quelqu'un avec un dessin

    7) Vivre avec un peuple primitif en Amazonie

    8) Trouver les Mlabri

    9) Co-écrire un livre et co-dessiner une bande dessinée

    10) Traverser l'Amérique du Nord en vagabond (Québec, Canada, Alaska et USA).

    11) Savoir tatouer de manière moderne et primitive

    12) Construire une putain de cabane dans un arbre

    13) Griller des poissons en regardant le Mont Fuji après en être redescendu

    14) Transmettre le savoir appris

    15) Etre sage et fou


    4 commentaires
  • Je suis rentré. J'écrirais le récit de mon voyage plus tard, peut-être que je diffuserais une lettre.
    Rien à dire sinon, hormis que la fraternité humaine déborde, que la vie sauvage est belle et les villes immondes.

    NOUS SERONS SAUVAGES.
    VOUS RESTEREZ DOMESTIQUÉS. 

    2 commentaires
  • Je pars. Je pars pendant un mois sur les routes du Nord et de Bretagne.
    Je vous dis Adieu, car je ne reviens pas, ou alors, bien différent.

    Je pars voir si le Monde brille encore d'espoir.
    Et s'ils reste des étincelles dans le coeur des jeunes épris de voyages et de liberté.

    Des étincelles capable de mettre le feu à toutes vos valeurs et à toutes vos idées.

    Bonne route.

    And in case I don't see ya: Good afternoon, good evening, and good night !

    2 commentaires

  • Freedom For KingKong - Marche ou rêve

    "Lève-toi et marche !"

    Il ne s'agit pas d'une injonction d'un jeune homme impuissant à son engin trop mou. Simplement l'ordre d'un jeune connard qui croyait en l'amour, la charité et la soumission à une autorité supérieure à l'Homme. Qui créa une chose qui donna naissance ensuite à l'Inquisition, aux Croisades et à d'autres choses tout aussi joyeuses.
    Marche. MARCHE BORDEL !
    Marche dans les manifestations mais ne soit pas violent.
    Marche dans la vie, fais carrière. Marche, marche, et ne t'arrête pas ! Le vieux monde est devant toi.
    Marche sur les autres pour parvenir à tes fins, de toute façon si ce n'est pas toi ce sera ton frère.
    Surtout ne marche pas sur les plates-bandes de l'Etat.
    Marche ou rêve. Crrr...  
    Rêve !
    Le sens c'est la couleur de nos rêves, le sens c'est notre révolte.
    Rêve et ne les suis pas. Rêve et ne marche pas sur leur pas.
    Crrr...Rêve et ne fais rien, rêve mais continue à marcher ou fais toi discret.
    Rêve mais ne raconte pas trop tes rêves, ça pourrait en conduire plus d'un à arrêter de marcher.
    Si tu ne marche pas, c'est l'arrêt de marcher. La chute du marché.
    Si vous ne travaillez pas, nous n'existerons pas !
    Si vous ne vous soumettez pas, nous n'existerons pas !
    Alors rêve si ça te plaît, mais marche. Ou crève.
    Quicquonque est paresseux est un fardeau pour la Sôciété. Ren-ta-bi-li-té !
    MARCHE. MARCHE. MARCHE.
    RÊVE, mais alors de bagnoles, de fric et de grandes baraques. RÊVE d'un mariage heureux avec une femme, deux enfants et un chien. RÊVE de villas en Floride ou de Los Angeles. RÊVE d'une belle Merco ou de splendides pin-up ! RÊVE de tâches ménagères et d'être propriétaire !
    RÊVE d'une vie meilleure qui n'arrivera qu'en se rapprochant le plus possible de la classe du dessus. RÊVE d'un monde impossible mais continue à faire marcher le nôtre. RÊVE de consommation, ou CRÈVE.
    CRÈVE. CRÈVE. CR...
    Je vois ces automates qui ne remettrons jamais en causes les bases du monde-un qui les a produit. Je vois ces humains-loques qui rampent dans ce Monde hideux. Je vois ceux qui prétendent être "chanceux". Je vois ceux qui se plaignent et espèrent la fin de la crise. Je vois tous ceux qui rampent pour leur salaire, qui jamais ne reconnaîtrons que l'ordre social est injuste à sa base. Je vois ceux pour qui le patronnat est devenu une norme, comme les supermarchés, les cités et les lampadaires. Je vois tous ceux qui cherchent à améliorer ce qu'ils voient donc comme une ébauche d'un monde parfait auquel il reste des défauts. Je vois les automates neufs et pas encore rouillés qui ne rêvent que de pétrole pour les alimenter et de métal pour s'en décorer. Je les vois espérer un paquet de métal sacré en admettant sans la moindre honte qu'ils se soumettrons toute leur vie comme ils le font toute la journée dans leur usine à adulte.
    Il suffit d'en être un peu sorti pour voir qu'à côté de Babylone, derrière l'usine à adulte, c'est la Vie. Derrière, il y a des plaines, plus très vertes, ça non, mais immenses et vides. Des forêts sombres dans lesquelles aucune tour ne pousse car aucun automate ne s'y aventure.
    Surtout pas ! Ce ne serait pas sécuritaire.
    Il vaut mieux continuer à marcher, et à rêver un peu histoire de colorier d'un rouge pâle la tôle grise qui te sers de coeur. De toute façon une fois qu'on a tué sa conscience, on peut colorier son coeur tant qu'on veut, il ne fait qu'envoyer du pétrole dans la machine. Alors marche, rêve et crève.
    "Vous avez cru jusqu'à ce jour qu'il y avait des tyrans ? Et bien, vous vous êtes trompés, il n'y a que des esclaves ! "
    Et les esclaves sont souvent leur propre tyran...

    6 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique